samedi 10 mars 2018

Le trop rare rhododendron moupinense

Par hasard, en feuilletant les premières pages d'un ouvrage très documenté sur les arbustes de Roger Phyllis et Martin Rys.  édité par La Maison Rustique en 1990 - op.cité.cf.article 10 mai 2007-) concernant les floraisons hivernales, j'ai pu identifier un rhododendron en place dans le jardin bien avant moi, le rhododendron moupinense. Je l'ai évoqué dans un article récent (dimanche 25 février). Il forme un buisson rond compact et pourtant léger, pas très haut (1,20m-1,50m), aux branches basses quasi rampantes en couvre-sol (ici tout au moins). Les feuilles ovales aux bords ciliés relativement petites allègent sa silhouette. La floraison précoce est ravissante et prodigue sans excès. Les boutons d'un rose lumineux s'ouvrent en campanules d'un blanc pur avec des étamines colorées quasi ton sur ton.
 Largement méconnu et peu documenté, apparemment rarement cultivé, c'est une espèce à redécouvrir. Il est parent de plusieurs hybrides fleurissant tôt, eux bien connus comme le rhododendron Cilpinense  (ciliatum (s) x moupinense) aux fleurs plus grosses et à mon goût moins élégant.

Le rhododendron moupinense dans son milieu d'origine est un rhododendron épiphyte poussant contre les souches de vieux arbres, les arbres morts couchés, quelquefois des falaises ou des rochers.  Il a été nommé et décrit au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris à partir des espèces collectées en Chine en 1869 par le formidable missionnaire botaniste français Armand David  (ah! combien lui doit-on, tant de plantes aujourd'hui présentes dans nos jardins portent son nom).

Mais c'est l'infatigable et passionné botaniste britannique Ernest Henry Wilson qui l'introduira de Chine en 1909 lors de sa première expédition commandée par The Arnold Arboretum of  Harvard University (US).  L'espèce séduira aussitôt et la RHS la dotera 4 ans seulement après d'un Award of Merit.
 Le gel récent a roussi des pétales extérieurs prêts à s'ouvrir sans détruire les boutons à fleurs. La floraison n'aura pas à en souffrir.
La vie d'Ernest Henry Wilson qui parcourut les territoires d'Asie lors de pas moins 7 expéditions est un roman d'aventures. Quant au spécimen de rhododendron moupinense qui fut planté un jour dans ce jardin, par qui et comment restera un mystère...

1 commentaire:

Maryline a dit…

Je le trouve très séduisant ce beau rhodo, je me demande s'ils l'ont au Domaine de Boutiguéry ! Comme toujours un post tellement intéressant. Je suis partie pour écumer tes articles Dominique.