jeudi 5 avril 2018

Sur les traces des chevreuils

Laisser la faune sauvage aller et venir librement dans l'espace du jardin, les chevreuils en particulier, a forcément un revers, bien connu des forestiers et des gestionnaires des parcs.  Mais a-t-on le choix, sauf à se clôturer, à l'inverse d'un "jardin dans le paysage" ? 

Les chevreuils magnifiques comme tous les cervidés sont des prédateurs redoutables pour les jardins. Bien moins que les sangliers, je le concède, (de ceux-là nous en sommes ici totalement épargnés). 
 Certains des dégâts provoqués par les chevreuils peuvent être irrémédiables lorsqu'ils écorcent les troncs des jeunes arbres l'hiver (d'un diamètre de 1cm à 6cm lit-on...allez savoir pourquoi) ou qu'ils  y frottent leurs bois. Les merisiers poussant spontanément dans le bois voisin en font visiblement les frais et des mesures ont été prises dans le jardin dès les premières plantations. Avec succès c'est pourquoi j'y reviens. (Pour le moment) j'arrive à circonscrire les problèmes avec quelques recettes "maison".

- Les piquets à tomates en châtaignier : 3 ou 4 piquets plantés autour des jeunes troncs empêchent les chevreuils d'y accéder. L'investissement est modeste et je voulais éviter le plastique (et ce bleu trop voyant, couleur réputée répulsive pour les chevreuils). 

Mais je n'avais pas prévu que ces belles bêtes apprécieraient autant d'arracher les jeunes pousses d'arbustes et croquer des boutons à fleurs se trouvant à hauteur de leur museau, surtout en fin d'hiver ou début de printemps. Les chevreuils donnent l'impression de "goûter" toutes ces nouvelles nourritures mises à leur portée. 

Comme on ne pense pas à tout (ou le temps manque...) chaque année il y a quelques mauvaises surprises et imprévus. Avant hier, une des branches maîtresses d'un fusain ailé (eunymus alata apterus) épargné pendant les 6 premières années a été écorcée. L'arbuste s'en remettra mais sa silhouette, si cette branche ne cicatrise pas, en sera affectée.

Avec l'expérience j'augmente le nombre d'espèces protégées dans l'attente que les arbustes aient suffisamment grandi et pris de l'ampleur (alors quelques boutons croqués ne seront pas un problème).  

- Des tuteurs à fleurs Camerius en fil d'acier galvanisé (Botanique éditions) : "Bons à tout" , très résistants dans la durée, utilisés autrement à la belle saison (pour tuteurer ! ...repérer...). Plusieurs sont plantés autour et au coeur des branches des jeunes arbustes (rhododendron luteum, stachyurus praecox, azalees daviesii, az. canescens, az.viscosum, fothergilla major... ) au bon moment,  à la formation des jeunes pousses et au grossissement des boutons à fleurs.
Un tuteur Camerius protégeant l'unique bouton à fleur du jeune rhododendron fragrantisimum
Les chevreuils sont-ils gênés ou craintifs? En tout cas, "çà marche". Non visibles de loin, les tuteurs certes transforment quelque peu (mais provisoirement) les jeunes arbustes en hérissons. C'est pour la bonne cause.  
- J'ai entrepris cette année un autre essai en entrelaçant quelques branches de fragon dans la ramure de jeunes arbustes très bas. Les chevreuils broutent les ronces pendant l'hiver mais le fragon j'en doute. 

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